Départ pour la Guinée avancé

 Le climat politique se dégrade

Les libériens élisent mardi 10 octobre leur résident de la république. Le président actuel, Georges Weah se représente, parti CDC (Congrès Démocratique pour le Changement). Son principal opposant semble rassembler pas mal de partisans dans Foya. Après un meeting, on voit fleurir partout des femmes avec t-shirts, jupes, mais aussi sacs à dos, colliers et autocollants aux images du partis. Ils sont assez militants et osent afficher clairement leur camp politique! Vendredi 29 sept, une parade a dégénérée et les 2 principaux partis se sont affrontés, à coup de jets de pierres et l'un a tiré... 2 ou 3 morts. Tous ont condamné ces violences, mais seuls les partisans de l'opposition ont été arrêtés et condamnés! Ce qui attise des tensions encore.

Dans ce contexte, notre partenaire local la SMA (les 2 prêtres italiens) sont inquiets pour notre sécurité, surtout à cause des enfants. Il suffit d'être au mauvais moment au mauvais endroit... le climat était anxiogène, nous ne sommes pas sorti dans le centre le WE dernier.

Ensemble, nous avons décidé de partir plus tôt que prévu en Guinée pour fuir ces violences.

Séjour à Voinjama

Nous sommes donc partis lundi 2 oct vers la frontière de la Guinée, avec un stop chez les sœurs de la grande ville avant la frontière; Voinjama. Heureusement que Tano le chauffeur du centre nous y a accompagné, 2 passages de boue sont vraiment très délicats. Nous serions restés coincés sur la route! L'accueil chez les sœurs du diocèse est très chaleureux, même si nous les envahissons un peu à 6! leur maison est grande, très propre et très calme (enfin avant notre arrivée). Elles s'occupent entre autre d'une école catholique avec env 480 élèves. Mais nos enfants ont refusé d'y aller! Le CNED les occupent déjà plusieurs heures par jour, pas toujours facile de tout faire. Les 4 sœurs sont d'origine très diverses: 1 plus âgée Sr Anne est irlandaise, Sr Loretta, Sr Felicita et Nodebwe sont Nigériannes. Elles sont très joyeuses et contentes de cuisiner avec nos enfants: gâteaux de haricots aux épices, frites de bananes plantin, etc et Elles ont été conquises par le curd citron vert-fruit de la passion de Bruno!

les enfants de l'école catholique (uniforme national)
                                                                        aide au décorticage des cacahuètes, Sr Felicia                     maison des sœurs
vue depuis le Mont King Toma qui surplombe Voinjama

J'en ai profité pour visiter l'hôpital de référence du comté. Plus grand que Foya, mais électricité instable et pas d'autre antipaludéen que la quinine... même pour les enfants. Je suis repartie avec des modèles de feuilles de surveillances et autre documents administratifs dont l'on pourrait s'inspirer. L'accueil est toujours très agréable, même quand j'arrive à l'improviste!

                               les urgences, l'intérieur, les archives... non informatisé, la néonat

Passage de la frontière

On nous stresse un eu pour la frontière, un monsieur vient vérifier nos papiers, on fait le point sur quoi dire et taire, on quitte tôt le matin.

La piste est bonne, c'est nous qui conduisons. Premier barrage coté libérien, au milieu de la foret. Nous rentrons dans le bureau encombré du gradé, des portraits et habits d'apparat décorent sont petit bureau. Il est kissi et nous discutons un peu. L'enjeu est aussi de pouvoir revenir facilement. Il regarde de loin nos passeports et "laisser passer" que nous avions obtenu à Monrovia. Il semble ne pas avoir ses lunettes pour lire plus précisément... c'est son second qui tamponne et signe, date nos papiers.

2e arrêt côté guinéen, perdu au milieu de la jungle également. On nous salut en français! Ça nous semble bizarre. Un premier militaire regarde attentivement tous nos documents, puis appelle le policier référent des immigrations. Celui ci nous salue à nouveau et parle peu. Puis rempli un registre, regarde attentivement tous nos 6 passeport et nos photos identité pour nous reconnaitre. Nos papiers sont "droits". Il tamponne, date et lit attentivement chacun des 6 visas électroniques. Et tout se finit par une demande de "complément", surtout par le militaire du début... on finit par donner 5$ et repartons.

3e arrêt pour la douane encore un peu plus loin. Le laisser-passer de la voiture est en règle, il demande à ce que l'on ouvre le coffre. Nous sommes un peu inquiet car nous avons un cartons de chaussures orthopédiques pédiatriques, que nous souhaitions donner à un hopital spécialisé à Macenta. Il demande effectivement ce qu'il y a dans ce carton... puis nous laisse repartir, ouf.

La Guinée semble identique au Libéria en dehors de la piste qui devient rapidement une route goudronnée. Et des poteaux électriques, et des écritures en français! Mais les habitants, les habits, les marchés et les habitations sont pareils. Nous nous attendions à plus de variété sur les marchés et dans les échoppes. On nous interpelle partout "toubabou" (homme blanc), avec les même sourires et rires d'enfants.

La route est trop belle!!!

Macenta, 1ere ville en Guinée

À Macenta, on trouve un banque... mais ne pouvons retirer que 600 000 francs guinéen max (env 65€). Mais nous y croisons un blanc, père de famille suisse, qui habite depuis 1 an env ici, pour "annoncer la bonne nouvelle". Ils font parti de l'ONG suisse "philafrique" qui a monté le centre hospitalier ou nous déposons nos chaussures orthopédique. Les pavillons sont dissémines dans le parc ombragé, très propore et très bien rangé. Tout est en ordre, pourtant nous n'avions pas anoncé notre venue. Comme nous aimerions avoir un tel ordre au centre de santé de Foya!

Nous échangeons nos téléphones pour espérer se voir sur notre retour.

Déjeuner dans un "bui-bui" de riz et sauce pimentée

préparation du 'to" à base de céréale sorgho, salé et un eu gluant- pour les enseignants!

L'exploitation agro pastorale de sœurs de St Ursule de Sion est un très beau parc. Avec une entrée majestueuse et des constructions de bonne qualité. L'idée est d'être auto-suffisant pour élever des animaux, gérer des cultures, et la pisciculture. Les déjections des animaux sert de fertilisant pour les cultures, qui servent à nourrir les animaux. Avec quelques chambres d'hôtel. 7 personnes y sont à plein temps, et des "saisonniers" par moment. 

Ici il pleut 10 moins /12!! alors pas trop de probleme d'hivernage, de saison. La décomposition pour les fertilisant se fait en 3 semaines, alors que chez nous c'est plusieurs mois!

Nous nous régalons avec un poulet bien charnu, ça nous change de ceux du Libéria!

Les enfants sont ravis des animaux:


notre fans club des "toubabou!"- ici ils ont la TV, devant un mach de foot


  les marchés sont les mêmes - climat très humide et plus frais (monts max 1400m)


fruits murs de café et grains frais - un paysan, très fier de son riz!

on lui a acheté un ananas - sachets de désherbants chimiques trouvés à cotés de rizières


machine à emballer l'eau de source dans un petit sachet - enfants
"cathédrale de bambous - balade dans la foret primaire
cultes animistes ?
                                                        ananas sauvages, encore petits













Ecrit par Bruno: anecdotes

  Une montagne de sable L’idée me semblait plutôt intéressante. Les villages autour du centre de santé souhaite se mobiliser pour nous aide...