Nos visas numériques sont valables 1 mois. Plusieurs sources nous expliquent que l'on doit aller à Conakry pour ajouter un tampon sur nos passeports, ce qui les prolonge gratuitement de 3 mois. Nous comprenons alors que la frontière "forestière" de Macenta n'avait pas l'équipement numérique suffisant... Nous n'avons pas le choix, il est impératif de nous rendre à Conakry. Mais ce n'est pas fini:
La première difficulté est d'éviter les bouchons énormes de la capitale le matin, nous partons donc à 6h de notre logement. Nous prenons en effet l'autoroute à contre-sens ce qui est autorisé le matin entre 6 et 10h environ!
La deuxième épreuve est de trouver la "PAF", la Police Aux Frontières, sans adresse plus précise que le nom du grand boulevard: les adresses n'existent pas à Conakry. Les passants que nous interrogeons ne semblent pas connaitre (ou ne pas comprendre le français peut-être). Nous découvrons qu'elle se trouve derrière le "Ministère des Affaires Intérieures", sans panneau indicatif.
Le troisième obstacle est d'entrer. Le portail est ouvert, nous tombons par hasard sur le "directeur général de la Police aux Frontières". Alors que nous expliquons notre situation, il demande que nous allions payer les frais de passeports. Il nous accuse d'être "illégalement sur le territoire", et nous être "arrangés" pour passer la frontière. Notre visa électronique n'est pas suffisant pour justifier notre paiement. Nous sommes "priés" de partir.
D'une autre porte, nous essayons d'entrer à nouveau pour nous justifier à quelqu'un d'autre. Mais son secrétaire nous aperçois, et nous reconduit à l'entrée...
Il est nécessaire que nous entrions, et nous expliquons notre histoire à un autre agent en uniforme à l'entrée. En parallèle, nous appelons "France Volontaire" qui a l'habitude de gérer les problèmes de passeports. Il faudrait nous rendre à l'Office des Passeports. L'agent de sécurité à l'entrée accepte de nous faire rentrer et nous conduit sous un immense hangar, où une centaine de personnes attend sur des chaises en plastique de toutes les couleurs. On nous conduit avec les "blancs", en réalité, tous des asiatiques. Nous attendons 1h... des hommes en uniformes défilent au bureau, mais rien ne se passe, nous attendons toujours. Je finis par perdre patience et demande si l'on peut faire quelque chose pour nous. les enfants commencent à s'énerver, nous n'avions pas prévu de quoi les occuper (on peut toujours s'améliorer). Une autre personne qui attend aussi intervient alors: lors de l'achat du visa électronique, nous aurions du recevoir par mail un scan-code avec notre photo. En effet, ce mail était dans nos spams. Nous avons donc la preuve que nous avons bien payé, c'est déjà ça.
Quatrième étape, faire apposer le visa pour 3 mois sur notre passeport, grâce à ce scan-code. C'est possible dans ces bureaux de la PAF, mais ça peut prendre 8 à 15 jours. Le même monsieur nous conseille alors "en off" d'aller à l'aéroport de Conakry, c'est parfois plus rapide. Nous tentons. Dans la rue, en face du PAF, toute une "armée" de photographes d'identités et d'imprimantes sont alignés. Pas facile d'en choisir un, mais bien pratique pour imprimer tout de suite le fameux mail. Puis en route pour l'aéroport. Nous entrons par "l'arrivée", mais les agents de sécurité sont à priori habitués, lorsque nous montrons le papier. Tous nous laissent passer à contre sens, sans poser plus de questions. Au guichet des visas, on nous prend en photo (ma coupe de cheveux a changé, Malo a grandi depuis les photos données). Et les parents ont droit aussi à la prise des empreintes digitales. Puis on nous imprime une étiquette-visa autocollante en couleur avec photo, juste à la taille du passeport. En effet, le passage de frontière de Macenta, dans "la foret" est loin d'avoir tout cet équipement!
Et voilà, en 7h, nous avions réussi à prolonger nos 6 visas. Et même beaucoup car ils ont pris la date d'entrée du jour (30/10) et non celle notée à la frontière à Macenta (06/10). Nous pouvons bien remercier le monsieur de la salle d'attente pour ses conseils.