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A distance: impressions globales sur la Guinée

Environnement

Plus on remonte vers la moyenne Guinée, des cases rondes en pisé apparaissent dans certains villages. Le toit est de chaume, elles sont plus ou moins grandes et ont parfois un haut-vent très fonctionnel. Cela change des maisons globalement carrées réalisées en briques faites main sur le terrain. Elles ont bien plus de charme que les toits en tôle ondulée. On n'en voit pas du tout au Libéria, elles sont souvent construites par l'ethnie peule, ethnie d'éleveurs . A moins que la guerre au Libéria ait détruit ces constructions authentiques?

celle ci sert de chèvrerie!!

Parfois, on n'a l'impression d'être dans une zone forestière ou de savane sauvage. Et partout, se trouvent des villages, parfois juste quelques cahutes. C'est encore très rural.

Dans les villes, les maisons aisées sont entourées de hauts murs dissuasifs. Juste au pied de ces murs, se trouvent souvent des monticules de déchets, comme si les poubelles étaient juste jetées de l'autre coté du mur. C'est parfois bien triste à voir.

Le pastique pollue bien des sites naturels. Que ce soit les plages, mer, marigot ou autre sentier, on trouve des papiers de bonbon, des sachets d'eau, et tous les mini sacs plastiques qu'ils utilisent beaucoup. Nous avons du mal à accepter ça, même si en réalité en France nous produisons bien plus de déchets qu'en Afrique!



Dans le Fouta Djalon en remontant vers le Nord, on constate un peu de relief. Ce qui rend les matins et soirées plus frais, ce qui n'est pas désagréable! Nous avons été surpris de mettre un pull.

Partout nous sommes interpellés "l'homme blanc", dont la traduction varie selon les régions et les ethnies: "toubabou" chez les malinké, "fote" a Conakry chez les soussou, "Porto" dans le Fouta Djalon chez les peuls. Ils adorent! L'avantage d'être remarqué c'est dans les marchés couverts qui ressemblent beaucoup à des souks. Lorsque l'on perd l'un d'entre nous (ce qui finit toujours par arriver!), il suffit de demander aux commerçants pour nous indiquer où il est passé. C'est très pratique!

Nous avons pu noter également que les communautés religieuses où nous avons pu loger ont un niveau ne vie souvent supérieur à la population locale, parfois bien au dessus. Mais ils font aussi beaucoup pour les populations locales!

                            Hôtellerie chez les Sœurs de Dalaba, Voinjama, Seredou
    

Routes et corruption

Sur les grands axes, les routes sont goudronnées et l'on peut rouler plus vite qu'au Libéria. Mais sur certains tronçons, d'énormes trous se sont formés dans le goudron, parfois très profonds. Le souci est que l'on sait juste quand on est dessus s'il est profond... certains sont rebouchés. Sans compter tous les animaux: chèvres, vaches, poussins et cannetons qui traversent ou s'installent carrément au milieu de la route. Et quand la route est bonne, ils roulent à fond comme des fous. Quitte à rouler sur 3 voies au lieu de 2 si un véhicule double n'importe comment!! et l'on a vu des accidents, on a du mal comprendre pourquoi ils ne ralentissent pas un peu?

Vu le prix des carburants, aussi chers qu'en Europe, les chauffeurs cherchent à rentabiliser un maximum le trajet. Quitte à prendre quelques risques de renversement!

Les engins de chantier sur les routes sont tous encadrés par les chinois. Ceux sont eux qui font les routes, qui semblent gérer les mines et carrières. Ils logent dans des camps fermés, bien protégés. A leur approche, les panneaux de signalisation sont indiqués en chinois aussi.

Sur ces routes, notamment aux abords des villes, notre voiture immatriculée au Libéria se fait systématiquement arrêter aux barrages de police. L'inscription en anglais "St Jean Vianney Catholic church" n'y fait pas grand chose. Très différent de Foya où la paroisse est bien connue. Ils tendent une corde pour barrer la route, ou mieux des barricades de fortune. Au premier abord ils sont froids et secs. Souvent, en plus du laisser-passer de la voiture, de l'assurance et du permis de conduire, on cherche à trouver la faute à sanctionner lourdement. Les vérifications fréquentes portent sur: chaussures ouvertes pour conduire, le triangle de signalisation, l'extincteur, la trousse de premier secours. L'un d'entre eux a même essayé de nous faire payer pour l'absence de clignotant lorsqu'il nous a demandé de nous stopper! C'est parfois long et fastidieux de négocier pour ne pas payer. Pendant ce temps, des voitures avec des hommes sur le toit ou sans pare-brise avant passent sans souci...

 

Une fois, l'un d'entre eux nous a laissé passer car l'on venait d'avoir des frais de garagiste. On l'a regardé interloqués: comment a t il pu savoir? "les traces de mains pleines de cambouis sur la carrosserie"...

Mais une autre fois notamment pour la chute de Kinkon, on n'a pas pu visiter le site naturel. Nous n'avons pas voulu payer le "prix" exorbitants du barrage des militaires à l'entrée (1/2 salaire d'enseignant). On a exigé un reçu et avons été envoyés à la mairie du village pour payer "l'ordre de mission". Mais ils nous demandaient aussi un prix/personne trop cher pour notre famille de 6. Dommage, ils vont finir par faire fuir les touristes? On a trouvé un numéro vert à l'aéroport de Conakry "155" contre la corruption, mais il ne répondait pas. Il ne nous a servi qu'à la frontière pour quitter la Guinée. L'homme en uniforme n'a cédé que lorsqu'on lui a montré un sms d'accusé de réception de ce service, et l'on est parti sans payer!

Régulièrement, ils aperçoivent secondairement les enfants à l'arrière de la voiture. Et quasi systématiquement, ils nous demandent Maxine (voir Thaïs) en mariage. Ce qui nous a choqué au début de la part d'un policier ou militaire. Mais c'est l'humour local. La femme est monnaie d'échange pour pouvoir passer... Mais les femmes aussi demandent à se marier avec Malo!

Dès que l'on se rapproche d'un lieu (un peu) touristique, des locaux s'approchent pour nous "aider". Puis demandent très chers pour le service rendu... Ce qui nous rend très méfiants, peut être un peu trop? Idem sur les marchés, les prix grimpent très vite!

Pour nuancer, nous avons aussi eu des expériences très chouettes de partage et de générosité. Ainsi lorsque nous avons du dormir dans un endroit sans voiture et sans pouvoir manger sur place. Une habitante nous a donné son riz et sauce pour nous 6 sans rien demander en retour. Nous avons aussi été très généreusement reçus dans le village natal de la cuisinière du centre et dans la famille de notre voisine en France.


La nourriture

Globalement semblable à Foya mais plus variée En plus du classique riz sauce feuille ou arachide, on trouve plus de galettes de manioc. Et aussi des salades de pomme de terre, préparées devant nous, on a craqué sur nos principes d'hygiène sur les crudités et c'était délicieux! Les fruits sont aussi bien présents: bananes plus rares et plus chères. Pastèques bien rafraichissantes, parfois papaye. Et partout oranges, clémentines et citrons.

Nous avons apprécié que le piment soit souvent séparé du reste de la marmite. Ce qui nous a permis de manger très facilement des riz-sauce savoureux dans les bui-buis sur la route, bon marché. Pour l'eau, on trouve partout de l'eau minérale locale en sachets de 330 à 500ml. Dommage que l'on retrouve tant les sachets par terre.

Beignets et biscuits faits maisons sont bien présents en fin d'après midi, vers 17h. Les enfants adorent. Nous avons même trouvé des sucettes maison: caramel enveloppé dans une feuille de cahier scolaire, avec une tige comme bâton.


Anecdote sur la livraison des colis

La voiture était de nouveau en panne, le pont (arrière cette fois) est tombé sur la route avec un bruit de ferraille que nous connaissions. Bloqué à Faranah avec une réparation temporaire, il nous fallait trouver la pièce pour repartir. Le garagiste l'a commandée à Conakry dans une casse. Bruno a payé simplement avec son compte "orange money" depuis son téléphone portable, c'est assez pratique. Le problème était où livrer la pièce? Pas d'adresse et les garagistes sont nombreux! Il était convenu que le chauffeur appelle Bruno à son arrivée. Mais finalement elle a été livrée au bui-bui où nous avions mangé la veille à midi, sur le bord de la route principale!! C'est lui qui a appelé Bruno, et c'était bien ça. On n'a pas tout compris, mais c'était quand même étonnant!


Un voyage complètement atypique... prévu initialement 15 jours, qui a duré 7 semaines             en vivant au jour le jour pour la suite, ou plutôt à la semaine

Un pays avec un beau potentiel de tourisme, mais déjà un peu "pourri" par lui. La corruption va-t-elle diminuer à mesure que l'état paie ses fonctionnaires?

Des rencontres variées et très riches, des expériences plus ou moins cocasses, mais inoubliables

de vrais temps forts en famille

Caroline