Voyage préparatoire

Le voyage commence par un truc incroyable : la grève en France… euh non ça c’est plutôt classique. Ce qui est incroyable c’est que cette grève me fait rater ma correspondance et m’offre 3 jours de vacances à Casablanca sans enfant dans les pattes ni femme… à mes cotés.

J’aurais préféré être au Liberia mais comme le vie est plus belle pour ceux qui acceptent le destin… j’en ai bien profité ; plages de sable, beau port de pêche, recherche d’épices dans le souk, visite de la Grande Mosquée ….

3 jours plus tard, je finis mon voyage et arrive directement à Monrovia après avoir été dérouté 4h pour échapper à une tempêtes tropicale.

Je finis par arriver à 7h du matin. Mon correspondant, le Père Lorenzo, que je ne connais qu’en format whatsapp est là, tout sourire. Je suis gêné car mon retard l’a forcé à dormir dans la voiture. Ça ne semble pas être un problème. Enthousiaste, il m’annonce que nous sommes partis pour 14h de voiture…. Cela semble normal pour faire 400km.

Nous filons à 100km/h sur du bitume parfait, les km s’enchaînent, je doute un peu des 14h. Puis brusquement nous prenons à gauche, la piste est bonne, pas de quoi effrayer notre 4*4 puissant. Ça bouge, je n’ai pas dormi de la nuit, je commence à être malade. Je calcule vite, il reste 8h de piste.


Après 7 h de route, nous nous arrêtons brièvement le temps d’avaler des spaghetti-mayonnaise (oui oui Lorenzo est italien). En remontant en voiture il m’informe qu’après la piste est mauvaise. En effet, notre gros Land Rover est poussé dans ses retranchements et moi de plus en plus malade !


21h, Je suis blanc comme un linge quand nous arrivons sur Foya. L’accueil est convivial. Bière, Riz et sauce gluante je fais grise mine, j’ai pas faim mais je sens que la vie ici sera sobre et belle.

Foya est considéré comme une ville, bien connue dans tout le pays. Sans doute 25 000 habitants. Mais les maisons en terre, basses et petites qui longent la piste lui donnent des allures de village.

Autours des maisons c’est la forêt équatoriale avec de petites collines. La végétation est luxuriante, beaucoup de palmiers pour faire de l’huile, de belles rizières, du maïs…

Le peuple des Kissi est réputé pour être travailleur, en effet les champs sont grands et nombreux.

L’accueil est sympathique mais un peu déroutant pour un occidental. Le chef de la paroisse me colle dans les mains quelques noix de cola, un grande calebasse débordante de bien 5kg de riz puis un coq bien vivant et très intéressé par le riz. Devant les regards amusés, je me rends compte que je m’y prends mal avec l’animal. La cuisinière du centre m’en débarrasse et lui fera regretter son comportement à grands coups de machette !

Les enfants m’appellent « Father » !. Sans doute une habitude prise avec les deux pères blancs qui sont ici. Au vu de la peau noir profond des enfants, ils peuvent m’appeler « papa » sans que ce soit confusant !


Les enfants sont partout et super joyeux dans la cour de récréation. Ils font de la musique, du vélo, du foot… L’école dynamisme tout le quartier et apporte le pain quotidien au tailleur du coin. Et oui l’uniforme est de mise, et j’attends avec impatience de voir toute ma petite tribut attifée en parfait « catholic student »


La maison où nous allons vivre est plutôt grande, l’installation est rudimentaire mais clairement luxueuse pour le pays. La déco, triste, attend l’arrivé de Caroline et des enfants pour prendre un coup de fouet.


Le jardin autour est joli, 2 chiens, un chat, des canards qui volent, pas mal de poules et de coqs. Des coqs affreux qui chantent à 4h du matin… enfin les coqs ont une espérance de vie assez courte ici. Ils croisent rapidement Madeleine la cuisinière qui les passe au fil de l’épée… je veux dire de la machette.


La nouvelle de mon arrivée s’est rependue dans les villages autour. Il y a un blanc qui vient travailler au centre de santé. La salle d’attente est remplie! J’arrive en habit de chantier, avec une caisse à outils… Comme soin, ils ne recevront de ma part que mon sourire amusé. C’est un peu méchant mais tellement drôle.


Je prends les mesures du terrain et des bâtiments. Je monte dans les combles voir la charpente et là - oh miracle-  le toit lévite au dessus des murs ! Bon, après m’être habitué à l’obscurité, j’aperçois de-ci de-là quelques bois maigrelets qui défient toutes les règles de résistance des matériaux.


Le bâtiment est assez mal-fichu, mais l’équipe en place fait le travail. Quelques 250 bébés par an, beaucoup de vieilles blessures non traitées, de la tuberculose, un secteur d’urgence et d’hospitalisation, vaccins, prévention…


Je n’ai aucune idée de la qualité des soins, mais le centre est réputé pour avoir le meilleur rapport qualité/prix de la région. Le prix est important. La santé est payante et malgré un prix modique (en moyenne moins de 2€ avec les médicaments) cela représente de fortes sommes pour les habitants ici.















Ecrit par Bruno: anecdotes

  Une montagne de sable L’idée me semblait plutôt intéressante. Les villages autour du centre de santé souhaite se mobiliser pour nous aide...